Abus sexuels

Cronique santé en : 
  • Psychologie

Les abus sexuels dont sont victimes les mineurs sont beaucoup plus fréquents qu’on ne le croit. Et les conséquences sont innombrables. Tentons de défaire ici certains mythes et préjugés concernant ce sujet encore très tabou.

Tout d’abord, le spectre de l’abus sexuel est très large. Il y a l’agression sexuelle à proprement parler, qui désigne une relation sexuelle dans le cadre de laquelle une personne n’est pas consentante. L’alcool ou des drogues peuvent parfois être utilisés pour neutraliser la victime.

Notons qu’une personne mineure ne peut pas offrir un consentement éclairé de par son jeune âge et son manque de maturité. Aussi, une personne qui ne tente pas de fuir ou crier pendant une agression sexuelle n’est pas consentante pour autant.

Au-delà de l’agression sexuelle, il y a tout un éventail de gestes et attitudes à caractère sexuel qui sont tout aussi graves et dommageables les uns que les autres. Il y a entre autres : l’inceste, les attouchements sexuels, le harcèlement sexuel, le voyeurisme, l’exhibitionnisme, l’exploitation sexuelle à des fins de pornographie ou de prostitution, et les appels ou messages obscènes.

Des agressions souvent commises par des proches

Il est faux de croire que nos enfants sont plus à risque à l’extérieur de la maison. Bien qu’il arrive que des enfants soient abusés par des coachs de hockey ou des prédateurs sexuels se promenant dans les parcs, la réalité est que la plupart des agressions sont commises par des gens que la victime connaît bien et en qui elle a confiance (parents et amis de la famille, voisins, etc).

Ainsi, il n’est pas rare que la victime soit abusée dans sa propre chambre à coucher, alors que le reste de la famille dort. Il n’est pas rare non plus que les agressions perdurent dans le temps.

Des idées fausses à déconstruire

Il ne faut également pas croire qu’une personne abusée aura tendance à abuser à son tour. Il n’y a pas de lien de cause à effet. Aussi, il faut savoir que la plupart des abuseurs sont des hommes, et que la plupart des victimes sont des filles, et ces dernières n’agressent pas à leur tour.

On entendra souvent, surtout dans les cas d’inceste, que l’agresseur a abusé par amour, pour se rapprocher de sa victime et ce, sans mauvaises intentions. Agresser quelqu’un n’a jamais été et ne sera jamais une preuve d’amour, mais bien une prise de contrôle et de pouvoir sur une personne.

Il s’agit donc d’abus de pouvoir et de confiance par la force, la manipulation, les menaces, etc. De plus, les abuseurs ne souffrent généralement pas de maladie mentale, il ne s’agit que d’une défaite.

Conséquences possibles chez les enfants victimes

Voici un éventail non-exhaustif des conséquences des agressions sexuelles vécues par les enfants :

  • honte, se sentir sale, croire avoir mérité les agressions;
  • culpabilité face à l’agression ou face à la dénonciation (être la cause d’une chicane dans la famille par exemple);
  • peur de dénoncer car ils ont reçu des menaces, culte du silence, peur de ne pas être cru;
  • baisse d’estime de soi, repli sur soi;
  • développement de comportements hypersexualisés;
  • troubles de comportement, défi de l’autorité, ou docilité extrême;
  • humeur dépressive;
  • difficultés relationnelles, incapacité à faire confiance;
  • difficultés à se concentrer à l’école, baisse du rendement;
  • etc.

Sans compter les conséquences à long terme sur la vie adulte, car plusieurs attendront des années avant de briser le silence et d’aller chercher de l’aide. Certains ne le feront jamais…

Comment aider un enfant ou un adolescent abusé?

Premièrement, le croire! Ça semble banal et évident, mais beaucoup d’enfants se feront demander s’ils sont certains de ce qu’ils avancent, car « ça ne peut être vrai! Il est tellement gentil ce cousin! ».

Ne pas le culpabiliser. Évitez les questions du style :

  • Étais-tu trop collé contre grand-papa sur le divan?
  • Portais-tu une jupe trop courte au party de Noël?
  • Lui as-tu laissé croire que tu aimais ses caresses?
  • Pourquoi n’as-tu pas crié?
  • Pourquoi ne pas l’avoir dit avant, fais-tu ça par vengeance?

L’écouter, être présent. Ça ne veut pas dire chercher à avoir tous les détails de ce qui s’est passé, beaucoup ne voudront pas en parler, et c’est correct. Notre présence est parfois suffisante.

Le rassurer. Faire tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger l’enfant, ne plus le mettre en contact avec l’agresseur. Parfois, un signalement à la DPJ est nécessaire. Nous pouvons vous accompagner dans cette démarche.

Le diriger vers des ressources, s’il le désire. Le rythme de l’enfant doit être respecté.

Il est normal en tant que parents d’un enfant abusé que vous vous sentiez démunis et dépassés, et même très en colère. N’hésitez pas à nous téléphoner, nous pourrons vous aider et vous diriger. Besoin de consulter un psychologue? Faites appel à notre équipe!

Nb : Bien que la majorité des victimes d’agressions sexuelles soient des femmes, le masculin a été utilisé dans le texte afin de l’alléger.

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